Une partie de chasse [PV Eleanor]

La nuit tombait sur la ville de Forks. Alors que tous les humains, les lycéens comme les adultes commençaient à ralentir le rythme et à se préparer au sommeil, les vampires, eux, restaient actifs. Au manoir Cullen tout le monde vaquait à ses occupations habituelles. La nuit nous apportait une sorte de confort et de liberté, nous n'avions pas à guetter le moindre rayon de soleil et nous disposions d'un stock d'heure supplémentaire à nos loisirs. Nous en profitions donc pour jouer, lire, s'exercer sur un instrument ou simplement rester avec notre bien-aimée. J'aimais beaucoup la nuit, tout était calme et je ne risquais pas de croiser un humain sur ma route, si j'aimais je désirais me promener.

A l'heure où tous les humains dorment, moi je tournais en rond. La soif me desséchait la gorge, c'en était insupportable. Je jetais un coup d'oeil dans le miroir pour m'apercevoir de cette triste réalité. Mes yeux dorés tournaient irrémédiablement au noir. Je devais étancher ma soif, très vite et avant qu'elle ne prenne le contrôle sur moi. J'allais donc prévenir ma tendre moitié que j'en aurais pour un bon moment et j'informais Carlisle en passant. J'étais le seul du manoir à devoir chasser... J'étais sans doute moins résistant à la soif qui me dévorait petit à petit. Cette faiblesse m'étais insoutenable. Ce fut donc avec une amertume non dissimulée que je partis à la chasse. Je me lançais à une vitesse effrayante dans la forêt de Forks, flairant les proies potables à plusieurs kilomètres de distance. Mon odorat m'indiquait une proie animale importante à de nombreux mètres sur ma gauche : un cerf. Je la pris en chasse, la pauvre bête n'avait aucune chance face à un prédateur de mon envergure. Je fondis sur ma proie et je m'abreuvais avidement de son sang. Ca ne valait pas le sang humain, mais c'était réconfortant et malheureusement insuffisant. Je laissais tomber l 'amas de viande inutile avec dédains et je repartis en quête d'une autre proie, qui pourrais étancher ma soif.

Je me déplaçais très vite, évitant et slalomant entre les branche avec une facilité déconcertante. J'aimais cette vitesse et j'avais honte d'admettre que j'aimais la chasse. Je répérais une odeur humaine, très loin... Je m'arrêtais et je m'apprêtais à la suivre quand je repris mes esprits. Qu'allais-je faire ? Je serrais les poings et je changeais de direction, je devais m'éloigner d'eux le plus loin possible, là où je ne serais plus en mesure de sentir l'odeur alléchante de leur sang. Je m'efforçais de repérer une autre proie mais mon esprit était accaparé par ma propre faiblesse contre laquelle je mettais toutes mes forces à disposition. Soudain une odeur m'alerta, une odeur de vampire...inconnue, pas très loin derrière moi. Elle venait vers moi je m'arrêtai aussitôt et d'instinct, je grognai en direction de la forme que je pouvais apercevoir. C'était un réflexe et sans doute aurait-elle le même envers moi, quand elle verrait mes cicatrices. J'étais prêt, si je le devais, je serais en mesure de la combattre.

» Eleanor S. Strustle
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